Avec Michel Fourcade, dérégulation de l’image, fondus-enchaînés plus que simples juxtapositions, les villes qu’il peint sont autant de charges d’énergie expressive où se lit son désir de mixer des visions parfois antagonistes : « J’aime associer et combiner certains éléments de villes pour susciter des correspondances plastiques qui, par-delà la signification ou le symbolique, caractérisent le monde d’aujourd’hui avec son mélange de vies, de genres, d’ethnies, de personnages ou de catégories. Chaque ville est en soi un formidable montage que je vois comme un amoncellement de formes d’où ressortent, en premier lieu, des cubes. Le cube étant la figure parfaite autour de laquelle tourne tout mon travail. »
De fait, c’est moins la sédimentation des formes qui se superposent, le palimpseste paysager ou l’accumulation urbaine qui intéressent Michel Fourcade que le choc visuel qui peut naître de la fusion dans le même espace de quelques éléments spatialement hétérogènes, choisis pour leur capacité d’emboîtement esthétique et la fiction plastique qu’ils révèlent ou inventent.
Toute forme qui apparaît semble toujours prête à se transformer en une autre.
Autant d’univers déconnectés-reconnectés auxquels la démarche absolument picturale de Michel Fourcade restitue un ordre à la fois lumineux, mais explosif par le choix du cadrage et des couleurs.
Jean-Paul Chavent, écrivain.